Esaday

Dans cette cour étendue de la concession,

Entourée de piquets et dépourvue de porte,

Trois bols entreposés attendaient à l’horizon.

Hommes, femmes et enfants de toutes sortes

Priaient à l’unisson aux graves méditations.

Ainsi, j’apercevais cette foule que je rejoignais

Aussitôt sans demander mot, ni barguigner.

Mais je compris que c’était un acte de charité

Puis, nous fûmes répartis autour de ce sinaagnas,

Le baserengab… témoignant l’avidité de cette masse

Se désemplissait ruinant les abîmes de sa grâce.

Ainsi en prières  on bénissait l’expéditeur

Dont la main droite tambourinait le front récepteur

De ces prières, cette baraka amortissant son malheur,

Par deçà les difficultés, les plaintes et les contraintes.

Par delà les entraves, les obstacles et les atteintes.

On implore la bonté de cet esprit balayeur des craintes

En méditant le Salat puis le Fatiha, après le Bismilah

On se rinçait enfin les mains pour dire Alhamdoulilah.

On se partageait six noix de colas rouges et blancs

Qu’on croquait sous le regard meurtri du charlatan.

Dont l’attitude inhabituel inquiétait le Bienveillant

Somnolant certes, les yeux ouverts grandement .

Sous les cieux, acquiessent gens du peuple d’Adam.

Esadaay : La charité, en langue joola du Fogny.

Sinaagnas : En joola repas servi dans un bol.

Baserengab : En joola, céréale semi-écrasée et cuite, servie comme nourriture, souvent avec la sauce.

Abdourahmane Bakhoum

Où va la pirogue ?

La pirogue semble ivre et les timoniers ignoreraient l’inquiétude des passagers dont la seule préoccupation est d’arriver à la belle rive. Parmi ces multiples usagers, que de pauvres humains, des soutiens de familles, des responsables, des irresponsables, des optimistes, des pessimistes, de modestes patriotes, des arrivistes, des nobles, des moins que rien, des vendeurs, des vendus, des lâches pour ne citer que ceux-là.

La pirogue vacille sous les grands remous indiscrets de la sérénité sociale à une célérité particulière, vers la vulnérabilité des valeurs.

Les politiques en quête avide et aveugle du pouvoir tirent les deux bouts sans se rendre compte du retard que l’on fait accuser. À un tel effet, la faim et la soif régneraient dans les différents foyers. De plus l’insécurité publique, l’anarchie, la révolte en gestation et tout autre malheur peuvent pousser et prendre leurs racines, miraculeusement au champ jugé fertile hélas.

Une fertilité profonde, préparée jusque-là par la banalisation des mensonges, la manipulation, les trafiques d’influence et la négligence des vraies urgences de la société.

Ça bascule de tous les bords, sous le regard des soi-disant porteurs de voix ou autres professionnels de la parole qui jadis faisaient rêver toutes sortes de générations.

Aujourd’hui cette influence majeure s’enlise de manière transversale touchant les secteurs clés du développement à savoir l’éducation, et la formation, la santé, la justice, l’information, le civisme…

Parallèlement, tout paraît sombrer dans l’obscurité entretenue d’une minorité qui prendrait aise à être à l’abris. Est-ce une pure illusion ou une simple dérive?

J’aime

Commenter

Partager

Et si l’ enseignant refusait le changement!

Mesurer l’état de dégradation dans le champ du système éducatif sénégalais demeure toujours une tache compliquée. En effet, on se perd dans les difficultés, le manque de considération, la baisse du niveau des apprenants, la démotivation des « agents de la craie », les lenteurs administratifs, les mots d’ordres de grève répétitifs, la division syndicale des victimes d’une discrimination structurelle, non seulement sur le plan salarial mais aussi et surtout sur les conditions de travail. La situation demeure extravagante, l’heure plus-que grave.

Malheureusement, le gouvernement fait la sourde oreille vis-à-vis de ces dignes patriotes, agents courageux et travailleurs qui brisent le sommeil matinal pour servir la nation. Ils sont ceux qui bâtissent le génie créateur du bâtisseur, ceux qui enseignent les gouverneurs, les techniciens; les économistes, ceux qui renforcent le savoir du soigneur, ceux-là qui, par le pouvoir de l’amour, l’affection et la tendresse servent de parents pour tant de mômes en besoin. Ils instaurent la lumière du savoir dans la cité.

Le peuple pourrait bien témoigner sa souffrance qui s’accentue à l’image d’un cadavre en état de décomposition. Les élèves, nos enfants n’ayant certes pas la possibilité d’aller apprendre dans les écoles d’excellence où sont les filles et fils de ceux à qui ils ont affaire. Le Professeur et l’Instituteur sont du même genre. Cela ne devrait pas faire l’objet de doute. Ils sont évidemment des parents et doublement d’ailleurs, au vu de ce qu’ils importent de bien dans la société.

L’humilité inouïe plongerait l’enseignant dans une maille d’inconsidération indescriptible. De surcroit, se dresse le problème de la méfiance du prochain, le collègue. Cette honte parait incomprise voire paradoxale, incapacité de fédérer avec ses frères de même visée. Est-ce une sorte de malédiction ? Est-il possible de vaincre l’ennemi dans la division ?

Les syndicats se meuvent dans une division affable. On se perd dans les concepts de G, de centrale, A ou O, pour ne citer que cela. Qu’importe le nom, l’essence réside dans l’Unité. Par conséquent, l’impact de la lutte se montrerait insignifiant aux yeux de l’autre camp surtout quand on agit en queue de poisson. Ainsi, distribuer des primes politiques à des agents partisans voire financer la campagne électorale demeure sans remord pour le gouvernement même si c’est « hors de saison ». Le vieil adage veut que « l’union » soit une « force ».

Et si on fermait les portes de l’école ? Une seule année sans enseigner, sans comprendre, sans barguignage d’indemnités, sans réussir enfin à se réunir, sans médiation religieuse ni manigances… Ne serait-ce une année de plus pour la médiocrité, un pas de moins pour le développement ? Qui en sera, alors le principal responsable ?

Enfin l’enseignant sera une force s’il est enraciné dans sa conviction, sa vocation, sa crédibilité, sa bonne démarche, son courage, en une unité compacte et opérationnelle pour la bonne cause. Donc le vrai changement commencerait par lui-même.

Vous trouverez mes derniers articles dans la partie intitulée MES ARTICLES RECENTS du menu.

Eid Al Adha ou Tabaski au Sénégal: urgence ou déviance?

Les années se succèdent comme une locomotive sans début. Par contre il est rare de voir dans notre société une évolution positive des mentalités. Cela est fort bien déplorable. En effet, les gens s’offrent un vrai casse-tête, gratuitement pour bien célébrer la fête de Tabaski. Autrement dit s’endetter, meubler sa maison, faire sa toilette, augmenter les prix, dépenser en excès, consommer de la bonne viande, faire le tour du voisinage pour saluer le même voisin.

Le mot Tabaski est commun aux pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale; Eid Al Adha en orient. Observée en trois jours, la Tabaski marque par ailleurs Arafat ou la fin du pèlerinage. Cette fête symbolise le sacrifice d’Abraham, le prophète ayant reçu l’ordre d’égorger son fils unique Ismail pour rendre son amour et son honneur au Tout Puissant, Créateur de l’Univers, Maître des cieux.

Par conséquent, il a été conçu dans la bonne volonté et par respect des prescriptions du Prophète Mahomet (PSL) aux fidèles musulmans la nécessité de perpétuer ce sacrifice. Ainsi le musulman peut choisir un vêtement propre et conforme pour la prière. Apres la prière celui qui a le moyen peut choisir entre le mouton, le bouc, le taureau ou le coq à sacrifier. Autrement dit, chacun devrait célébrer la Tabaski de mèche avec ses possibilités en prenant en considération ses propres moyens, qu’il soit riche ou pauvre.

Paradoxalement, nombreux sont les Sénégalais qui excèdent dans les dépenses et vont au-delà de ces normes. Ils commencent par s’endetter rien que pour se payer le plus gros bélier du quartier, ensuite chercher un coupon de basin riche, des chaussures des sacs de choix, et… pour finir, c’est avec la coiffure en mode. Pour effet, compte tenu de ces besoins optionnels et impertinents pour quelqu’un qui peine à accomplir correctement les cinq piliers de l’Islam obligatoires, on constate des inquiétudes. Car il est d’usage à d’aucuns de se livrer à la fourberie, au vol, à l’agression, à la prostitution et à la hausse des tarifs de transport… En guise d’exemple, le prix du transport de Kaolack à Dakar peut doubler voire tripler dans cette circonstance en une seule journée. Et après le jour, on se retrouve dans une galère meublée par des poursuites, des plaintes et convocations de la police. Comment pouvez-vous conscientiser une telle société, changer son rythme qui tend plus en plus vers la fausseté et l’ignorance?

De plus, c’est un moment de comprendre le fonctionnement du baromètre prenant en compte la différenciation des classes de la société. Cette société constituée de pauvres dans sa majorité défie cette logique par le medium de l’esthétique affichée.

Malheureusement, cela n’alerte aucunement les autorités concernées car nous vivons dans une société de laisse-qui-veut ou les uns et les autres entretiennent des relations exclusivement fondées sur la copie adoptive, l’excès de zèle, l’orgueil et la culture du narcissisme. S’inscrivant dans la même perspective, il faut noter que Le tout Puissant Allah n’a jamais aimé les abus et l’excès, c’est ce qui justifie sur plusieurs plans l’existence de la Sharia.

Covid19, Mbassmi et Tagatembe sur la gestion politique de la pandémie.

Tagatembe: Que voulez-vous qu’on comprenne dans cette situation léthargique ?

Mbassmi: C’est juste une pandémie qui fait son taff dans ce pays. Le truc, c’est que vous n’arrivez pas à respecter les mesures adéquates, le couvre-feu…C’est des détails qui font mes affaires. Ça s’arrange fort bien. Et puis vous les humains, vous avez fait beaucoup de mal à la terre. Vous allez payez un tant soit peu.

Tagatembe: Comment oses-tu me parler sous ce ton arrogant ? Ah bon! Nous avons pêché dis-tu. Et…avec tes crimes tu prétends obtenir un bon résultat ? Allons arrêtez. Tu sais bien qu’on a toujours fait preuve d’entêtement dans ce genre de figure. Ces gens qui meurent, ces quarantaines, ces confinements, ces masques, ont-ils la conséquence de nos actes? On peut voir les choses autrement. Je t’invite à cela. Ce qui est certain, c’est que rien dans tout ça n’est gratuit. Si tu veux qu’on souffre, on souffre en dignité avec le fameux « restez chez-vous. » Encore dictature! Le riz , la nourriture, je les ignore. Seulement, il faudrait en donner davantage aux plus méritants. D’ailleurs « qui est méritant? ».

Mbassmi: Arrête de te faire des autant d’idées. Ça finira tout ça. Tout va bien se passer l’État va gérer la situation.

Tagatembe: l’État? C’est qui l’État, un groupe restreint, avec des infiltrés. J’en demeure impatient alors. Comme tel, les enseignants nostalgiques retrouveront leurs chers élèves. Ces pauvres patriotes, ils n’ont pas où passer avec ces restrictions. Mais comme il y’a des restrictions, dites-moi de grâce où passent ces enveloppes, ces chèques, où nous en sommes avec les dettes. Aussi nous voulons savoir l’origine et la destinée de ces bateaux porteurs de tonnes de drogue dure. Xalas! Donnez plutôt du respect à cette Université nous fournissant des machines à laver, des robots. L’éducation n’est pas un ennemi. Il y a certes des efforts à fournir pour ces vaillants acteurs de la santé. Enfin, éduquer ces parlementaires faisant inconscients la promotion des marques extérieures sur les plateaux de télévisions. Les masques… Faites preuve de nationalisme.

Mbassmi: Et bien l’État doit faire le nécessaire. De toute façon je doit finir mon travail.

Abdourahmane Bakhoum.

Entre orgueil et pouvoir

La politique aura-t-on dit, cet art qui prétend gérer. La cité, peuple à flammes subit incapable sa propre dislocation, à la base subordonnée à lui-même. La minorité politicienne semant à perpétuité les graines amères d’une longue poursuite de la révolte populaire. Pourtant, on nous targue d’une éventuelle démocratie acquise que les démocrates d’outre cravatés de jadis auraient forgé à métal inoxydable dans les entrailles avides d’une société écartée par une « majorité  » assainie. Ces détenteurs de la baraka dite majoritaire rêvent grand derrière la profonde sieste des jeunes fils et filles nourrissant l’espoir de pouvoir, à leur conditionnel réveil voir briller en pleine journée les rayons solaires. Ces rayons illumineraient le sombre de la léthargie infligée en toute gratuité. Le beau corbeau, narcissique se mire ainsi la face. Tout ce qu’il voit se refléter n’est que du bien, hélas auréolé de billets de banques léguées par la métropole. Et le pauvre, d’un regard meurtri se révolte sans armes, aucune à défaut d’un maigre ventre plein. Le perroquet violenté dans sa robe verte, d’ailleurs déplumée, manipule inconscient son smartphone dans une série de tweet pour valider un autres samedi dépouillé de crédo. Ça me dit rien de moins, que tout cela maudit…

Abdourahmane Bakhoum

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer